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Critique Cinéma : L’ivresse de l’argent

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L’ivresse de l’argent est le nouveau film de Im Sang-soo (The Housemaid) qui sort le 23 janvier 2013.

Synopsis Young-jak est le secrétaire de Madame Baek, dirigeante d’un puissant empire industriel coréen. Il est chargé de s’occuper des affaires privées de cette famille à la morale douteuse. Pris dans une spirale de domination et de secrets, perdu entre ses principes et la possibilité de gravir rapidement les échelons vers une vie plus confortable, Young-jak devra choisir son camp afin de survivre dans cet univers où argent, sexe et pouvoir sont rois.

Casting : Kim Kang-woo, Yun-Shik Baek, Yun Yeo-Jung, Hyo-jin Kim, On Ju-wan

L’ivresse de l’argent est le nouveau film de Im Sang-soo, présenté en compétition officielle à Cannes tout comme le précédent, « The Housemaid » dont ce film est une sorte de suite. Les films ne sont cependant pas vraiment liés et il n’est absolument pas nécessaire d’avoir vu le premier pour tout saisir des évènements.

Comme son titre l’indique, le film traite de l’argent tout puissant dans une riche famille coréenne. Probablement propriétaire d’un chaebol, ces gigantesques conglomérats coréens gérés par des familles et constitués de centaines de sociétés (les chaebol les plus connus étant Samsung, LG et Hyundai), la famille de Madame Baek est immensément riche, c’est un monde où les investissements se comptent en milliards de dollars. L’ immoralité de ces familles est proportionnelle à leur fortune.

Le jeune Young-jak y est tiraillé entre son envie de gravir les échelons et ses tentatives de conserver son intégrité morale dans un monde où l’argent pervertit tout. Les hommes, les femmes, leurs relations, tout y est dicté par le pouvoir et la valeur de chacun n’est que celle du prix qu’il faudra mettre pour les acheter.

Le film se déroule presque entièrement dans la maison familiale, qui est un personnage du film à elle seule. Immense, sombre et d’une modernité froide, elle sépare chacun des protagonistes par de longs couloirs et des pièces gigantesques au mobilier épuré, parsemées d’œuvres d’art contemporain la faisant ressembler à un musée.

Meubles d’art, tableaux, domestiques et employés obséquieux, tout n’y fait que renforcer l’idée du pouvoir de l’argent. Aucune émotion n’y transpire en apparence, personne n’y est heureux. La froideur et l’aspect lisse ne sont pourtant qu’une façade. Sexe, humiliations, intrigues, coups bas, mépris, Young-jak est le témoin forcé de la déliquescence morale de la riche famille, dont seule la fille paraît insensible aux billets tout puissants. Elle est la touche de couleur de la maison, le seul espoir au milieu de la folie qui gagne peu à peu les lieux et dont tous ne sortiront pas vivants.

Le très bon jeu des acteurs est tout en retenue et parfaitement dosé dans une ambiance feutrée propre à la fois à ce monde des apparences et au caractère réservé de la plupart des personnages. Le tout est renforcé par une musique étrange et oppressante.

Malgré quelques longueurs, qui finalement ne nous font que plus encore ressentir la solitude de chaque personnage, la tension est palpable tout au long du film. Le rire y est aussi présent bien souvent, ce qui en fait une comédie dramatique désespérée et grinçante très réussie.

Note : 8/10 Le film souffre de longueurs, mais l’esthétique et l’interprétation des acteurs sont admirables. Souffrance, rire, malheur, humiliation, recherche du bonheur, recherche du pouvoir, tout y est condensé.


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